L’animation pornographique et érotique commerciale semble avoir toujours existé sur les écrans français. Son histoire commence par les court-métrages d’animation destinés aux maisons closes du début du XXe siècle, en passant par les grands succès commerciaux de longs-métrages dans les années 1970 tels que La Honte de la jungle ou Fritz le chat, jusqu’à la diffusion estivale en 2018 de la série d’animation française Peepoodo and the Super Fuck Friends. Pour autant, cette production subit une marginalisation économique, juridique et morale, limitant sa distribution. À partir d’une rétrospective historique puis d’une étude de cas, cet article se propose d’apporter une première réponse à la question de savoir si une industrie de l’animation pornographique – et non pas seulement un ensemble de contenus cinématographiques et audiovisuels – a la possibilité d’exister dans la France des années 2010.